Brossard, le 6 août 2025 – Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont pas les tarifs eux-mêmes qui font le plus mal à nos entreprises et à l’économie du Québec, mais bien l’incertitude que créent les menaces et les voltefaces du président Trump depuis plus de neuf mois.

En effet, grâce à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), la grande majorité (91 %) des produits qui traversent la frontière ne sont pas affectés par les tarifs. C’est réellement l’incertitude et l’imprévisibilité de l’administration Trump qui freinent une grande proportion des investissements, qui font perdre des milliers d’emplois dans des secteurs clés et qui minent nos entreprises. Cette situation est particulièrement inquiétante, car elle a des impacts profonds sur notre économie à court terme, mais également à moyen et long terme si ce contexte perdure.

Voici les quatre principaux impacts de cette incertitude sur nos entreprises et notre économie :

  • Chute préoccupante de l’emploi dans des secteurs clés entre janvier et juin 2025, notamment :
    • Perte de 15 000 emplois dans le secteur manufacturier entre janvier et juin 2025;
    • Perte de 25 000 emplois dans le secteur de la construction entre janvier et juin 2025;
    • 4 000 emplois perdus dans le secteur primaire.
  • Ralentissement des investissements qui met en pause notre économie, notamment :
    • Baisse de 318 M$ des investissements dans le secteur manufacturier entre 2024 et 2025 :
      • Manufacturier : – 318 M$
      • Produits en bois : – 220 M$
      • Agroalimentaire : – 35 M$
  • Exportations du Québec vers les États-Unis (janvier 2025 vs mai 2025) : 
    • Toutes les marchandises : – 2,2 G$ (- 25 %)
    • Produits métalliques et minéraux : – 945 M$ (- 40 %)
    • Produits du bois et matériaux de construction : – 135 M$ (- 13 %)
  • Fuite des capitaux vers les États-Unis :
    • Les investissements canadiens vers les États-Unis ont déjà bondi de 273 % depuis dix ans, alors que les investissements américains au Canada n’ont augmenté que de 94 %. Ce déséquilibre préoccupant pourrait s’accentuer avec l’entrée en vigueur du One Big Beautiful Bill Act (OBBBA).

La stratégie protectionniste américainfonctionne

On l’entend sur le terrain depuis des mois, les entreprises québécoises accélèrent leurs investissements au États-Unis afin de ne plus avoir à subir l’incertitude et se mettre à l’abri de certains tarifs. La stratégie protectionniste semble fonctionner. Si le Canada a longtemps été perçu comme la porte d’entrée vers les États-Unis, le vent est en train de tourner, alors que les investisseurs internationaux et les entreprises choisissent de plus en plus d’investir, de déplacer leurs opérations ou de s’établir de l’autre côté de la frontière.

Ces données démontrent clairement l’ampleur des conséquences économiques pour le Québec et imposent une intervention rapide des deux paliers de gouvernement.

« Depuis plusieurs mois, nous répétons qu’il est impératif d’agir sur les leviers que nous contrôlons. Nos entreprises ne doivent plus être à la merci des annonces du président Trump. Il est maintenant temps de passer des grandes annonces aux actes », souligne Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ.

« La Rive-Sud dispose déjà des atouts nécessaires pour attirer et retenir les investissements : une main-d’œuvre qualifiée, des entreprises innovantes et une position stratégique unique. En agissant dès maintenant sur les leviers que nous contrôlons — fiscalité, réglementation, accès à la main-d’œuvre — nous pouvons transformer ce contexte incertain en véritable moteur de croissance pour tout le Québec », ajoute Jean-François Lévesque, président-directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud.

Il est temps d’agir

Des actions urgentes s’imposent dès aujourd’hui. La FCCQ et la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud demandent aux gouvernements de mettre des mesures en place pour freiner les conséquences de l’incertitude économique, notamment :

  • La mise en place immédiate d’un moratoire sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET);
  • L’instauration d’une préférence québécoise et canadienne (contenu local) dans l’attribution des contrats publics;
  • L’accélération des projets miniers et énergétiques;
  • La réduction significative des charges réglementaires et fiscales pour redonner de l’oxygène aux entreprises québécoises.

La FCCQ et la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud appellent à des actions concrètes et immédiates pour préserver la compétitivité et la stabilité économique du Québec.


À propos de la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud

Depuis 1959, la Chambre agit comme catalyseur de la croissance économique de la Rive-Sud, en plus d’être un porte-parole reconnu auprès de la communauté d’affaires, du public et des différents paliers de gouvernement.

Elle exerce une influence significative en mobilisant et en donnant une voix aux entreprises et aux acteurs économiques de son territoire, établissant ainsi sa position en tant que réseau indispensable pour la communauté d’affaires de la seconde région économique en importance au Québec.

À propos de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ)

Grâce à son regroupement de 120 chambres de commerce et 1 000 entreprises membres, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) représente plus de 40 000 entreprises exerçant leurs activités dans tous les secteurs de l’économie et sur l’ensemble du territoire québécois. Plus important réseau de gens d’affaires et d’entreprises du Québec, la FCCQ est à la fois une fédération de chambres de commerce et une chambre de commerce provinciale. Ses membres, qu’ils soient chambres ou entreprises, poursuivent tous le même but : favoriser un environnement d’affaires innovant et concurrentiel.

Pour tout renseignement ou demande d’entrevue :

Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud
Annabelle Lacroix, Responsable, Programmes et communications
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